Lauréate du Prix Etienne-Fabre dame en 2019, Loana Lecomte poursuit son ascension. La jeune VTT devait être à Tokyo cet été.
Bonjour Loana, tu es une de nos lauréates 2019. Qu’as-tu pu réaliser grâce à au Prix Etienne-Fabre ?
A la suite de la remise des prix, j'ai pu suivre ma préparation hivernale en participant à deux stages. Je suis partie à Bessans, en Maurienne, et en Afrique du Sud pour m'acclimater à la chaleur qui sera similaire à celle qu’on aura aux JO de Tokyo.
Comment se sont passés ces stages ?
Les stages se sont bien passés. J’avais fait le choix d’aller en Afrique du Sud pour m’acclimater à une chaleur qui sera similaire à Tokyo. On l’a fait en prévision des JO, qui finalement auront lieu l’an prochain. On a bien fait de s’y rendre car les premiers jours ont été assez compliqués à gérer. Je ne savais pas comment mon corps allait réagir à la chaleur, on se sentait mous, fatigués, nos jambes étaient très gonflées...Tout au long de la saison j’avais prévu de faire d’autres stages afin d’arriver à Tokyo dans les meilleures conditions, et surtout en étant habituée à rouler dans ce genre de conditions.
Tu as aussi pu investir dans du matériel...
Oui, j'ai pu m'acheter un capteur de puissance pour mon vélo de route, une housse de vélo pour les voyages en avion ainsi que d'autres accessoires importants pour la pratique de mon sport (GPS, porte vélo...). J’ai aussi pu participer aux frais des différents stages. Mine de rien, je dois faire beaucoup de route pour préparer le VTT, et mon Team ne pouvait pas forcément me fournir un capteur de puissance, qui maintenant est devenu très important. C’était le bon moment de faire cet investissement. Maintenant, il faut que je m’en achète un pour mon VTT (rires).
Avant le confinement, tu avais fait un bon début de saison...
Avant que la saison ne soit mise sur pause en raison du confinement, j'ai pu participer à deux courses qui se sont bien passées. Normalement les Coupes de France sont censées reprendre début août, le championnat de France devrait suivre. Pour les Coupes du monde, il devrait y en avoir en septembre mais on va attendre de voir comment ça évolue.
Quels sont tes objectifs à venir ?
Mes prochains objectifs seront de valider les matières scolaires que j'ai choisi de faire cette année (c'est bien parti). Niveau sportif, étant surclassée dans la catégorie élite cette année, j’aimerais découvrir et faire la meilleure performance possible sur les Coupes du monde, conserver mon titre national en U23 et mes médailles (voire mieux) aux championnats du monde et d'Europe U23.
Comment ça se passe, scolairement, en ce moment ?
J’avais fait le choix de faire ma 3e année de licence en deux ans. A la base, il était prévu que je suive peu de cours cette année pour me préparer sereinement en vue des Jeux Olympiques. Mais le confinement m’a permis de rattraper presque tous mes courses. J’ai réussi à valider presque toutes les matières du 2e semestre, donc je vais pouvoir être tranquille l’année prochaine. Il me restera deux matières à valider au 1er et 2e semestre, je vais être tranquille, et presque pouvoir me consacrer au vélo.
Tu es en licence de STAPS, l’école accepte tes déplacements ?
L’école est conciliante, quand je suis partie en Afrique du Sud j’avais normalement des partiels. Mais ils ont compris ma situation, et ils m’ont envoyé le sujet pour que je le fasse de là-bas.
Qu’aimerais-tu dire aux cyclistes qui aimeraient postuler au Prix Etienne Fabre ?
C’est vrai que parfois, en côtoyant les élites qui ne font que du vélo, on se dit que ce serait tellement plus simple de pouvoir se consacrer à sa passion. Mais il faut penser à l’après-carrière, il faut d’abord assurer les études, ne jamais les mettre de côté. Et puis, ça permet de rester dans la “vraie” vie. On ne s’ennuie pas avec un double-projet. En ce moment, sans courses, avec l’école terminée, les jours de repos sont longs quand même (rires).
30 juin 2020 - Delphine Jouffre - CCF